Chers résilient(e)s aujourd’hui mon texte est long et je l’assume. Je trouve important d’accorder un temps, un arrêt, un moment de réflexion à ce qui s’est passé dans notre communauté de RÉSILIENCE cette semaine.
Depuis le 17 mars 2020 nos vies ont étés chamboulées de partout. La mienne le sera à jamais puisque de cette pandémie, ce groupe est né. Vous êtes apparus dans ma vie. Au jour 1 de mon aventure une jeune femme au nom de Myriam Dallaire a embarquée dans mon univers de résilience. J’ignorais qu’elle vivait de la violence conjugale. Peut-être qu’elle l’ignorait aussi. Je ne le saurai jamais car presque au moment du premier anniversaire de RÉSILIENCE, Myriam Dallaire a été assassinée.
J’ai le goût de vous parler de la valeur de chaque membre à mes yeux. On m’a déjà proposé 10 000$ cash en insistant un peu trop pour avoir vos noms, ma liste de membres de RÉSILIENCE et j’ai refusé car pour moi, toute cette aventure ne se chiffre pas et ne peut pas de vendre puisque derrière vos profiles; je vois d’abord et avant-tout un être humain.
Pour moi, un être humain a autant de valeur qu’un autre qu’il soit riche, pauvre, amputé, handicapé, un génie ou remplis de défis inexplicables. À 28 ans, Myriam Dallaire avait une valeur sacrée et précieuse à mes yeux tout comme chacun d’entre vous chers membre de RÉSILIENCE. Est-ce que chaque humain est appelé à faire de grandes choses, refaire le monde et accomplir des choses spectaculaires ? La réponse est pour moi simple: Chaque personne qui fait de son mieux et offre le meilleure de soit avec ce qu’elle a de plus fort dans son coeur réalise automatiquement un exploit. Chacun doit se réaliser à la hauteur de ce que l’on est et de ce que l’on a sans regarder dans la vie des autres pour se comparer. Chacun doit faire ses choses selon sa carte du monde qu’il aura dessiné avec son vécu qui lui est propre. Pour certains se sera plus que d’autres mais tout cela en bout de course aura la même importance si on se dit que tout est un morceau de casse-tête essentiel pour la trame de fond qu’est la vie. C’est du moins ce que je crois.
Cette vie fragile et forte à la fois, j’ai toujours cherchée à la comprendre, à la préserver, à lui donner un sens et à en préserver sa dignité. Myriam Dallaire méritait autant que vous tous ces valeurs de vie qui me sont si précieuse. À chaque parcelle de vie que j’ai accompagnée dans mon ambulance ou jour après jour ici dans le groupe en publication ainsi qu’en message privés par centaines depuis 1 an; c’est la vie que j’ai essayé de replacer, d’aider et honorer. Je fais de mon mieux avec mes petites bout de sagesse, avec une dose de foi au potentiel humain et à bras de lancée d’espoir. Myriam Dallaire était comme vous incluse dans chaque don de ce que je fais à RÉSILIENCE car elle était partie prenante d’un truc plus grand que nature: LA VIE.
Jour après jour depuis un an, à force de compassion et de bienveillance, je fais ma petite affaire en aidant de gauche à droite comme je peux sans budget et avec une banque de patience ainsi que de bénévole. La communauté Facebook de RÉSILIENCE est aussi une partie vivante et solidaire à ma mission de vie. Je fais de l’impossible à coup de possible. J’essaie d’agir avec toute mon humanité, mes vibrations et j’ai une équipe qui se donne autant que moi. C’est parfois chaotique et désorganisé cette patente que je porte avec eux mais l’important est qu’on fait de notre mieux pour chaque membre formant cette communauté dont faisait partie Myriam Dallaire et dont plusieurs membres de la famille et de ses amis font également partis.
Mais ce soir, j’avoue avoir un petit trou au coeur parce que Myriam Dallaire, qui était une membre de ce groupe à part entière a été assassinée. Je ne veux pas embarquer dans une chasse aux sorcières, ni condamner son assassin sur la place publique. La justice humaine et de la vie devront s’occuper de cette partie. Par contre, j’éprouve le besoin de souligner que derrière vos noms et vos publications je considère que votre vie, votre quotidien, votre lumière est très importante. Au nom de se caractère précieux que j’exprime aujourd’hui, je veux que tous les membres du Réseau RÉSILIENCE puissent continuer à promouvoir la vie en soulignant les gens qui nous ont quittés; en célébrant les nouvelles vies qui arrivent, en découvrant les vies qui gagnent sur la maladie. C’est avec toutes les formes de petites lumières que vous êtes qu’il est possible de s’unir jour après jour pour allumer le plus grand, le plus beau, le plus fort de tout les phares au monde… celui de RÉSILIENCE. Je veux le faire encore longtemps avec vous pour toutes les Myriam, les Romy, les Norah les Sylvie et ces vies qui nous quittent et que j’inscris parfois avec une larme depuis un an sur ma liste IN MEMORIAM.
Je veux que vous sachiez que ces lumières ne sont peut-être plus dans notre phare ici en virtuelle, mais qu’elles sont devenues plus brillantes et plus puissantes maintenant qu’elle sont des étoiles. La résilience c’est de regarder son jeu de carte et de trouver une façon de gagner avec ce que l’on a entre les mains. Mais c’est aussi d’être droit dans ses convictions pour porter assistance à ceux qui ne sont pas tout équipés pour faire face à certains défis. Je parle ici des personnes en situation de vulnérabilité. Ça ne veut pas dire de tout prendre sur soi en croyant sauver le monde mais d’être assez allumé pour lire entre les lignes et de réagir. J’aurais aimé agir pour Myriam Dallaire pour lui éviter le pire. Mais j’ignorais sa situation et le principe « à l’impossible nul n’est tenu » devient assez pertinent dans ce cas. Malgré cela, je refuse de rester à ne rien faire.
Que me reste-t-il pour être résiliente et aidante dans cette histoire ?
Être forte, prséente pour ceux qui aiment Myriam Dallaire et qui sont vivants.Tout faire pour combattre la violence par la paix. Rester debout et de ne pas accepter la violence sous toutes ses formes d’abord dans ma propre vie et ensuite autour de moi. Je vous invite à faire la même chose. Je refuse de rester silencieuse devant la violence, l’atteinte à la dignité et l’absence d’humanité qu’il y a encore trop souvent dans ce monde.
Myriam, j’ai inscrit ton nom sur une de mes étoiles « post it » qui représentent les vies dans RÉSILIENCE qui ont quittées le phare pour la voûte céleste. Je fais cela depuis le début pour ne jamais les oublier et donner un sens à ce que je fais lorsque c’est trop difficile et moins évident. Je vais continuer à nommer ton nom encore et tout faire pour ne jamais nommer celui de l’assassin qui a éteint ta lumière. Car même si je crois en la force et au potentiel humain, j’avoue que je me permet de ne pas voir comme un grand un coup de génie venant de la vie ce que tu as vécue avec ta mère Sylvie Bisson. Je vais donc continuer de te nommer encore et encore pour que ton étoile brille et que le reste de mauvais se fasse absorber par un trou noir.
Si vous vivez de la violence conjugale. Demandez de l’aide. C’est important. C’est assez.
En toute humilité et avec bienveillance, #MyriamDallairebrilleratoujours
Annie Côté Fondatrice du groupe Facebook RÉSILIENCE